Le Chat du Rabbin - Joann Sfar

Tome 1: La Bar-Mitsva

Un chat qui pense, c'est déjà étonnant. Alors, un chat qui parle... C'est pourtant ce qui se passe le jour où le félin du rabbin avale tout cru le perroquet de la maison. Mais le plus étonnant, c'est qu'il veut à tout prix faire sa bar-mitsva... Avec Joann Sfar, la philo pointe le bout de son museau dans la bande dessinée. Cet album d'une verve et d'une drôlerie contagieuses plonge le lecteur dans un sentiment d'allégresse jubilatoire. Sfar rend hommage au plaisir de la conversation et aux joies de la dialectique. Son trait spontané est à l'image de ses personnages et de leurs joutes verbales : épris de liberté. Un régal !


Je lis très peu de BD et pour une fois je me suis laissée tenter, et j'ai bien fait! J'ai adoré ce premier opus, il se lit très (trop?) vite, le décor et les personnages sont vite (et bien) plantés, et on découvre avec un immense plaisir le quotidien, les interrogations et les émotions de ce chat qui pense et qui parle!
Ce premier tome laisse un peu en retrait le personnage de la fille du rabbin, mais je pense qu'elle va devenir essentielle dans les épisodes suivants... J'ai hâte.

Tome 2: Le Malka des lions

Un matin, le rabbin reçoit deux lettres. Une annonce la visite de son cousin, le Malka des Lions. L'autre propose au rabbin d'être agréé par le consistoire des Juifs de France. Le chat du rabbin tentera alors d'aider le rabbin pour passer la dictée d'agrégation.

Ce deuxième épisode est aussi savoureux que le premier. Le chat est toujours aussi attachant et perspicace, et l'on suit avec bonheur le rabbin et son félin dans les rues d'Alger.
Cet épisode est aussi l'occasion de l'apparition de thématiques sociales, comme la présence française en Algérie, thèmes évoqués avec pudeur et humour.
On fait aussi la connaissance de nouveaux personnages et d'un autre animal, le lion domestique du cousin, ce qui donne l'occasion d'échanges amusants entre les deux animaux!
Un plaisir que je suis impatiente de prolonger avec le troisième tome.

Présentation de l'éditeur:

Ça y est, la fille du Rabbin se marie. Inutile de dire que le Rabbin n’est pas très content à l’idée de la voir partir ; quant au chat, n’en parlons pas, il comprend vite qu’il devra faire une croix sur les caresses et les confidences. Du coup, pour se venger, les deux compères décident d’accompagner la belle et son mari pendant leur voyage de noces à Paris. La dernière merveille de Joann Sfar.

J'ai bien apprécié ce tome (comme les autres d'ailleurs) le rabbin et sa famille entreprend un voyage à Paris, ce qui donne lieu à une suite de situations loufoques voire hilarantes.
Dans ce tome, le personnage de Zlabya (la fille du rabbin et mon personnage favori) est très présent, elle est maintenant une femme mariée, toutefois elle ne perd pas ni esprit indépendant ni son intelligence.
Le tome est aussi l'occasion d'une réflexion intelligente (et intéressante) sur la religion.
Un bon moment

Tome 4: Le Paradis terrestre

Quatrième de couverture :

Parce qu’il pleuvait à Paris, le chat du rabbin revient vers le soleil du Maghreb et accompagne le Malka des Lions tout au long de sa marche au travers du désert..
Il s’en va retrouver sa belle mais avant cela il use de ses talents de dompteur, protège les enfants de l’attaque d’un lion, récite des contes et légendes et séduit les femmes.
Le voyage est savoureux, riche en rencontres et ponctué des histoires racontées par le Malka en échange de quelques pièces.

Ce tome est celui que j'aime le moins, même si j'ai passé un bon moment de lecture. On se balade avec le chat et le Malka à travers le désert algérien et c'est l'occasion de découvrir de nombreuses légendes et histoires folkloriques. Cependant j'ai justement eu l'impression que les légendes étaient trop nombreuses et insérées de façon artificielle dans le récit.
Cependant j'ai bien aimé la présence des animaux et leurs dialogues.

Tome 5: Jérusalem d'Afrique



Présentation:

Le mari de Zlabya a commandé des livres, et voilà que c’est un Russe qui débarque. Tout blond, qui parle en cyrillique, un vrai Russe, sauf qu’il est juif, quand même. Et peintre. Forcément, ça fait des histoires. Surtout que personne ne comprend rien à son charabia. Sauf le chat, qui ne se fait pas mieux entendre. Heureusement, la très minuscule communauté russe d’Alger compte un certain Vastenov, Russe aussi mais du genre blanc, vieux, et sanguinaire.

A ce jour, le dernier tome de la série. C'est peut-être le meilleur. Il est plus long, plus complet, plus construit. J'ai aimé le personnage du peintre russe, sa vision du monde et sa quête d'une Jérusalem africaine.
L'auteur choisit de traiter du racisme, de l'intolérance et du communautarisme: j'ai trouvé que c'était réussi, peut-être un peu naïf mais terriblement juste.
C'est donc avec une pointe de tristesse que j'ai tourné la dernière page, en espérant que l'auteur choisisse de donner une suite aux aventure du chat du rabbin.