L'héritage impossible d'Anne B. Ragde

Après le succès de la Terre des mensonges et la Ferme des Neshov, voici la fin tant attendue de la trilogie des Neshov.
Torunn découvre son père, Tor, dans la porcherie, à côté de sa truie préférée. Après cette mort tragique, Torunn reprend la ferme mais la situation financière est catastrophique. Margido lui apporte son soutien financier mais reste très distant. Quant à Erlend, il semble ne pas réaliser la situation.
Pas de « happy end » pour cette histoire de famille, ni de coup de théâtre final : chacun repart de son côté, seul le « grand-père » est heureux d’entrer dans sa maison de retraite.
La vie continue…

ATTENTION SPOILER SI ON N'A PAS LU LE TOME 2!
Son père mort, Torunn ne sait plus où elle en est. Par devoir et par culpabilité, elle serait encline à reprendre la ferme mais les soucis financiers sont écrasants et la charge lui semble trop lourde. Ses oncles sont prêts à l'aider. Margido apporte son soutien financier en louant un hangar pour entreposer ses cercueils et Erlend débarque à la tête d'une petite tribu avec de grands projets de réhabilitation. Car, au cas où Torunn décidait de quitter la ferme, la famille serait obligée de la vendre. En Norvège il est, en effet, impossible de transformer une ferme en simple résidence secondaire. Une ferme doit être exploitée au moins partiellement. Les Neshov devraient donc se séparer d'une ferme qui est dans la famille depuis des générations.
L'intérêt quand on lit une série après tout le monde, c'est que tout les tomes sont édités et qu'on peut les enchaîner en s'évitant l'impatience de l'attente. C'est donc avec avidité que je me suis plongée dans le troisième tome de cette trilogie. Malheureusement, je n'ai pas été aussi emballée que par les deux premiers. L'auteure n'a pas su faire évoluer ses personnages. Déjà elle a fait disparaître Tor dont la personnalité méritait d'être encore exploité et qui, de plus, était le lien qui retenait Torunn à la ferme. Margido ne fait que de la figuration, je l'aurais aimé plus ouvert, plus à même d'exprimer ce qu'il ressent. Quant à Erlend, c'est le pompon! Obnubilé par sa future paternité et par ses projets personnels pour la ferme, il révèle l'étendue de son égoïsme et d'attachant il devient imbuvable. Seule Torunn s'en sort bien. Ses doutes, ses sentiments, sa lassitude sont bien retranscrits et finalement son choix est compréhensible.
Un dernier tome en demi-teinte, sans happy-end mais qui clôt bien une trilogie qui a été un grand plaisir de lecture.