sandrine57 Plume de Légende
Messages : 1102 Date d'inscription : 26/04/2010 Age : 54 Localisation : moselle
| Sujet: Chbebs! de Salima Rhamna Jeu 21 Avr - 22:03 | |
| Schbeb, schebeb ou chbeb, n.m. (de l'arabe chbeb, joli) : Détenu homosexuel, ami d'un chef (terme d'injure). Une nuit d'émeute dans la cité de la Grande Borgne en banlieue parisienne : pendant que les tirs de cocktails Molotov répondent aux détonations de flash-ball, chacun essaie de sauver sa peau, notamment Dino Dozelin, surnommé Doze, voyou acculé devenu meurtrier par accident, traqué par la brigade du commissaire Licken dont la mort, des mois plus tard, ne sera qu'un rebondissement supplémentaire à une bien étrange histoire… Ce roman court au ton nerveux m'a fait l'effet d'un OVNI bien loin du genre de livres auxquels je suis habituée...De prime abord, le style est plus que surprenant. Un vocabulaire très recherché (garder un dictionnaire à portée de main!) s'allie à l'argot un peu désuet de ce qu'on appelait "le Milieu". Au final, j'ai parfois perdu le fil et surtout j'ai cherché en vain le parler actuel des banlieues. Je conçois aisément que l'auteure veuille se démarquer des clichés en ne ponctuant pas son texte de "nique ta mère" et autres joyeusetés mais tout de même! Mettre "icelui" dans la bouche d'un jeune délinquant de la cité! (ou alors c'est moi qui suis sectaire...). Donc non, personnellement, je n'ai pas aimé cette écriture. L'histoire quant à elle est des plus farfelues. On part dans tous les sens, on croise une foule de personnages mais surtout on survole et c'est bien dommage. Je passe sur les "héros" Doze et David que j'ai trouvés bien fades et inutilement gays. Pourquoi Salima RHAMNA a-t-elle choisi d'en faire un couple d'homosexuels adeptes d'urologie? Aucune idée, cela n'apporte rien à l'histoire et est à peine crédible. Et je ne parle même pas de Marcel Treuffais, vieil anarchiste, homosexuel (aussi!) et misanthrope...Par contre, j'ai beaucoup aimé le préfet nostalgique de l'Egypte qui tombe amoureux de la belle et très mariée Samira et le commissaire Licken attachant bien que pathétique. Cela m'aurait plû d'en savoir plus sur eux. Mais les mêmes pas 200 pages du roman conduisent à trop de superficialité. En bref, je n'ai pas accroché à ce roman. L'histoire a glissé sur moi sans que je me sente concernée. Mais j'ai bien conscience que le problème vient peut-être de moi...Je manque probablement de références et je n'ai pas toutes les clés pour en décrypter les nuances.
Pour finir, un petit mot sur le livre numérique.Quand le blog les agents littéraires m'a proposé de lire un un tel livre, j'ai accepté un peu à reculons tant je suis une fervente partisane du livre papier. Mais comme il faut toujours garder l'esprit ouvert, je me suis laissée séduire par cette idée. Je n'ai ni liseuse ni portable, j'ai donc dû passer de longues heures devant mon PC et mes habitudes et petits tics de lectrices ont été bien contrariés. Pas de canapé moelleux, pas de longs bains, pas de lit douillet, juste une chaise de bureau inconfortable! Cela a franchement gâché mon plaisir de lire. Mais comme je n'aime pas être totalement négative, je dois bien avouer que c'est plutôt sympathique de pouvoir régler la taille des lettres. Je vieillis, la presbytie me guette et c'est bien agréable de lire sans froncer les yeux.
Merci les agents littéraireset les Editions de l'Abat-jour pour cette découverte qui trouvera son public j'en suis sûre. | |
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