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 Le village de l'Allemand... de Boualem Sansal

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Ness'Ca
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MessageSujet: Le village de l'Allemand... de Boualem Sansal   Le village de l'Allemand... de Boualem Sansal I_icon_minitimeMer 16 Juin - 22:20

Le village de l'Allemand... de Boualem Sansal 41BAtO6A10L._SS500_

Présentation de l'éditeur

Quand en 1994 le GIA massacre une partie de la population du village d'Aïn Deb, près de Sétif, les frères Schiller perdent leurs parents. Mais leur deuil va se doubler d'une autre épreuve : la révélation de qui fut leur père, cet Allemand qui jouissait du titre prestigieux de moudjahid... Basé sur une histoire authentique, ce roman relie trois épisodes dissemblables et pourtant proches : la Shoah ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation des banlieues françaises, de plus en plus délaissées par la République. " A ce train, dit un personnage, la cité sera bientôt une république islamique parfaitement constituée. Vous devrez alors lui faire la guerre si vous voulez la contenir dans ses frontières actuelles. " Sur un sujet aussi délicat, Sansal nous offre une réflexion d'une grande profondeur et d'une sincérité bouleversante.

Avis

Ce livre a eu le Grand Prix RTL Lire 2008 et également le Grand Prix SGDL du roman 2008 et on comprend pourquoi.
Déjà ce livre a pour thèmes: les camps de la mort, la guerre de 45, les nazis, les Juifs...
Ce roman est le Journal des frères Schiller. Suite à la mort de leur parents, assassiné en Algérie à Aïn Deb. Le frère ainé: Rachel, a qui tout réussit dans la vie, part se recueillir sur leur tombe. Suite à cette excursion une valise va lui ouvrir tous les secrets bien enfouis de leur père Hans Schiller. Il va apprendre que leur père à participer au génocide, qu'il était un SS et qu'il a échappé, fuit ses responsabilités en se cachant afin de ne pas être condamné pour ses crimes. Rachel va faire des recherches qui vont pour le moins le déstabiliser, l'anéantir et le détruire. Malrech, le frère cadet, lui ne se doute de rien... jusqu'au suicide de son frère Rachel qui lui lègue son journal qui lui révèlera toute la vérité sur leur père et toutes les recherches qu'il a fait et pourquoi il en est arrivé à ce suicide.
Dans ce roman il y a un parallélisme qui se met en place entre le Reich et la vie dans la cité où vit Malrech. Il va se rendre compte que l'islamisme prend pouvoir tout comme le nazisme. Il commence à ouvrir les yeux sur ce qui se passe actuellement et se rend compte qu'on est pas bien loin d'un autre génocide humain.

C'est un roman très intéressant sur notre société actuelle, sur la mémoire du passé. C'est un roman riche avec le vocabulaire des différents groupes présents dans les camps pendant la guerre.
Des références sont faites sur des personnes connues soient pour leur complicité dans la barbarie, dans leur humanisme à aider les juifs soient en tant que prisonniers comme Primo Levi.

J'ai pu relever quelques passages qui m'ont marqué:

"Sommes-nous comptables des crimes de nos pères, des crimes de nos frères et de nos enfants?" p.60

p.78 et 79: l'extrait de Primo Levi et la réplique de Rachel à la suite de ce poème.

"Belle maman est un cas. Qu'elle soit grosse, moche, intempestive et bêtement sophistiquée n'est pas un scandale en soi. C'est même amusant de la voir jouer la Castafiore en son château. Le problème, c'est sa langue, elle tuerait une vipère. Ne parlons pas de son regard, il paralyserait une nichée de crotales. Avec elle dans les parages, on ne peut pas respirer une fois sans penser au pire." p.103

"Par beau temps, avec une température ambiante de 25° centigrades par exemple, la mort est garanti pour 95% des sujets dans un délai de 30 minutes. Par temps froid, en dessous de 5° centigrades, la masse d'air est en sorte figée, le gaz se diffuse mal, le rendement s'en ressent. On peut être obligé de recommencer l'opération ou d'accroître la quantité de fluide. Dans les deux cas, perte de temps, perte d'argent. Gaspiller 10 minutes et 3 Reichsmark par sujet n'est rien mais pour une perspective de 10 millions d'individus promis au trépas, la faillite représente 100 millions de minutes et 30 millions de Reichsmarks, de la folie pure pour un pays engagé par ailleurs dans une guerre mondiale autrement plus salutaire." p.177

"Est ce que des choses comme ça peuvent se reproduire? Je me dis que c'est impossible mais quand je vois ce que les islamistes font chez nous et ailleurs, je me dis qu'ils dépasseront les nazis si un jour ils ont le pouvoir. Ils sont trop pleins de haine et de prétention pour se contenter de nous gazer. Je me demande ce qu'on peut faire pour l'empêcher, les gens ne disent rien et la police observe de loin." p.257

"Tata Sakina aimait à dire: La différence entre hier et demain c'est le jour d'aujourd'hui, on ne sait pas comment il va finir." p.300

"La vie est d'une tristesse absolue." p.301
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