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 Amazones de Raphaëlle Riol

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sandrine57
Plume de Légende
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sandrine57


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MessageSujet: Amazones de Raphaëlle Riol   Amazones de Raphaëlle Riol I_icon_minitimeLun 18 Fév - 10:59

Amazones de Raphaëlle Riol 31e9v210

Fin d’été au "Repos fleuri", une maison de retraite où de vieilles dames survivent à leurs époux défunts. Spectacle de désolation : certaines sont même attachées à leur chaise pendant qu’on joue à "la croisière s’amuse", en ce dimanche où l’on accueille les proches. Parmi elles, Alphonsine Guerini, 89 ans, qui n’en peut plus de ce mouroir, assise à côté d’Alice, 30 ans, venue, elle, voir sa grand-mère.
Deux femmes sans rien de commun ? Au contraire. L’une et l’autre ont bien des points communs, dont celui de détester la campagne. Pas plus tôt rencontrées, les voilà en fuite, loin du "Repos fleuri", dans la maison de jeunesse d’Alice, à la campagne justement. En quelques jours, l’une et l’autre vont tenter de se réapproprier leur vie et leur mémoire, car comme elles disent, "on n’est pas entre femmes pour se dégrader".
Plus de résignation, de la révolte, à 30 comme à 89 ans ! Dans ce deuxième roman, Raphaëlle Riol confirme son esprit libre et iconoclaste, dans un roman féministe et drôle qui embarque le lecteur à grande vitesse. On y découvre ce que fut la funeste vie d’Alphonsine, mariée à un notable, chasseur du dimanche et tyran domestique, avant qu’elle ne se libère de son mari. On y voit Alice, parisienne trentenaire travaillant dans l’événementiel, dont l’amant vient de mourir (peut-être à marche forcée, en écoutant du Vincent Delerm !) et qui rêve de tout plaquer, boulot compris.
Véritables guerrières, ces "Amazones" (l’une s’est d’ailleurs coupé un sein) car, comme elles disent, la seule alternative, c’est "devenir Madame Bovary ou tuer". Amazones cultive l’ironie et le second degré. Et l’on se régale souvent du sens de la formule de la révoltée Raphaëlle Riol, qui en appelle au "féminin singulier".

Contrainte par ses parents, Alice, 30 ans, assiste à la fête de fin d'été du Repos fleuri, la maison de retraite où sa grand-mère finit sa vie. Entre les chapeaux en crêpon, le tiramisu mou, les chansons de Michel Sardou et les pensionnaires décrépits, Alice étouffe et n'a qu'une idée : fuir vite et loin. Sous le coup d'une inexplicable impulsion, elle embarque dans sa fuite sa voisine de table, Alphonsine, 89 ans, qui se morfond dans ce mouroir déprimant. En cavale, elles s'apprivoisent, se racontent et se découvrent des points communs. De Loupiac à Marseille, Alice et Alphonsine, rebelles, révoltées, insoumises, s'offrent une parenthèse et revendiquent la liberté pour les femmes.

Drôle et acide, ce road movie nous entraîne dans les roues de deux amazones des temps modernes. Elles ont subi le joug de l'homme mais ne se sont pas résignées. L'une a trompé son notaire de mari, despotique, violeur à l'occasion, condescendant toujours. L'autre a tué son compagnon, à petits feux, le faisant glisser lentement vers la dépression. Alice la trentenaire borderline et Alphonsine la grand-mère indigne ne sont pas femmes à entrer dans le moule que la société voudrait leur imposer et c'est sans tendresse qu'elles jugent les hommes dominateurs et les femmes qui s'épanouissent dans une soumission béate. Belliqueuses et revanchardes, les deux fugitives poussent un cri de colère contre l'hégémonie masculine et prônent la liberté pour les femmes.
Un rythme trépidant, un humour caustique et deux personnages au caractère bien trempé font de ce roman un moment de lecture réjouissant, à déconseiller cependant aux fans de chanteurs sirupeux et aux machos arrogants.
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