Présentation de l'éditeur" Je vais leur montrer, moi, à tous ces villageois, qui est une baguette et qui est une poutre ! " C'est ce cri qui a donné envie à Xinran d'écrire cette histoire. Celle, lumineuse, chaleureuse, émouvante, de trois sœurs qui décident de fuir leur campagne et le mépris des autres, pour chercher fortune dans la grande ville. Sœurs Trois, Cinq et Six n'ont guère fait d'études, mais il y a une chose qu'on leur a apprise : leur mère est une ratée car elle n'a pas enfanté de fils, et elles-mêmes ne méritent qu'un numéro pour prénom. Les femmes, leur répète leur père, sont comme des baguettes : utilitaires et jetables. Les hommes, eux, sont les poutres solides qui soutiennent le toit d'une maison. Mais quand les trois sœurs quittent leur foyer pour chercher du travail à Nankin, leurs yeux s'ouvrent sur un monde totalement nouveau : les buildings et les livres, le trafic automobile, la liberté de mœurs et la sophistication des habitants... Trois, Cinq et Six vont faire la preuve de leur détermination et de leurs talents, et quand l'argent va arriver au village, leur père sera bien obligé de réviser sa vision du monde. C'est du cœur de la Chine que nous parle Xinran. De ces femmes qui luttent pour conquérir une place au soleil. De Nankin, sa ville natale, dont elle nous fait voir les vieilles douves ombragées de saules, savourer les plaisirs culinaires et la langue truculente de ses habitants. Et d'un pays, une Chine que nous découvrons par les yeux vifs et ingénus des trois sœurs, et qui nous étonne et nous passionne car nous ne l'avions jamais vue ainsi.
AvisEncore une fois je suis sous le charme de la plume de Xinran.
J'ai beaucoup apprécié cette histoire relatant l'avenir de 3 soeurs qui vivent à la campagne et qui vont se retrouver catapulter en ville. Xinran a rencontré ces 3 filles pour de vraies, qui ne sont pas soaurs dans la vie réelle, et a voulu relater la place des femmes dans les campagnes et surtout la place des femmes dans les familles qui ne sont que des "baguettes" qui ne peuvent soutenir le toit d'une maison contrairement à un homme qui est désigné comme la "poutre".
C'est encore une fois une histoire attachante que Xinran nous montre les différentes facettes de la Chine. On voit le courage de ces femmes qui se battent pour leur indépendance.
J'ai été cependant attristée par l'avenir réel de Trois. Effectivement à la fin du livre, il y a une épilogue où Xinran nous dit ce qu'il advient de ces trois femmes qui ont étonné, surpris et rendu fière leur famille.
Mon mari est un chic type, il a bon coeur et la tête bien remplie, mais il est bigleux et il perd la mémoire. S'il voit un petit chien noir sur le bas-côté de la route, il le prend pour un chapeau que le vent aurait soufflé de la tête d'un passant. Et quand il se toque d'"exterminer les quatre pestes" comme le prescrivait Mao dans les années cinquante, il écrase des clous qu'il prend pour des mouches, quand ce n'est pas une coccinelle qu'il prend pour un clou sur lequel il accroche un sac d'oeufs... (p.113)
L'argent peut acheter un lit mais pas une bonne nuit de sommeil.
L'argent peut acheter une maison mais pas une famille.
L'argent peut acheter de la nourriture mais pas le bon goût.
L'argent peut acheter des machines pour entretenir le corps mais pas la santé.
L'argent permet de faire du commerce mais pas de s'acheter des amis.
L'argent peut acheter un titre mais pas l'ambition. (p.267)